Quelle est la métropole algérienne ?

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L’une des choses les plus heureuses qui peuvent vous arriver pendant que vous travaillez sur votre thèse de doctorat est d’exposer quelque chose au sujet de votre recherche avant de vous inviter à l’intégrer dans votre étude. D’autant plus que vous traitez de l’histoire publique, de la controverse politique sur les représentations du passé et la façon dont les souvenirs traumatisants viennent coloniser le présent.

Quelque chose de similaire s’est produit en France ces derniers temps, et je me réfère aux déclarations faites par le Président Emmanuel Macron, selon lequel la France, pour la première fois de son histoire d’après-guerre, reconnaît officiellement que pendant les huit ans de guerre d’indépendance de l’Algérie (1954-1962), l’armée française a systématiquement utilisé des méthodes de torture lors de l’interrogatoire et recueillant des informations auprès des victimes. La raison de cette déclaration est le meurtre en 1957 d’un jeune mathématicien, membre du Parti communiste d’Algérie, et défenseur de la lutte anticoloniale, nommé Maurice Audin. Audin a été arrêté à son domicile parLes forces militaires françaises, torturées et assassinées en juin 1957, au point culminant de la guerre franco-algérienne alors que la bataille d’Alger a fait rage. Ses traces n’ont jamais été retrouvées.

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La première version officielle de la disparition d’Audin est venue des autorités françaises, qui se sont précipitées pour annoncer à sa femme quelques jours après l’incident que son mari s’était échappé. La vérité n’a pas tardé à voir la lumière car il est maintenant prouvé qu’Audin a été torturé et assassiné par les autorités françaises ouest mort pendant la torture (il n’a pas encore été précisé ce qui s’est passé entre les deux). Depuis, malgré les aveux d’officiers militaires de haut rang (comme le général Paul Aussaresses) ou l’abondance de preuves prouvant le meurtre d’Audin, il n’y a pas eu d’explication officielle à sa « disparition », car les dossiers militaires pertinents de la guerre restent fermés. La déclaration d’Emmanuel Macron s’est accompagnée d’excuses publiques à la veuve d’Audin qu’il a visitée, ainsi que de son engagement à ouvrir « par dérogation » aux historiens etaux familles des personnes disparues de la guerre, les documents d’État pertinents. Avant d’essayer d’interpréter les actions du président français, nous devons examiner le contexte social, politique, historique et culturel tel que façonné dans l’histoire post-coloniale de la France afin de pouvoir comprendre ce que cela signifie réellement pour la société française cette décision et dans quel contexte elle est entrée.

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Philip Jones Griffiths, ALGÉRIE. Alger. 1962. La guerre en Algérie. Les enfants dans la Casbah

Tout d’abord, l’utilisation de du terme histoire postcoloniale est choisi à la place du terme d’après-guerre (histoire), d’une part, afin de s’éloigner des limites factologiques/purement chronologiques strictes fixées par le concept d’après-guerre, d’autre part pour comprendre que l’histoire de l’Europe, (surtout lorsqu’il s’agit de l’un des grands empires coloniaux tels que la France), a été façonné par l’interaction historique de différents peuples et cultures. Une histoire du mouvement des personnes, des biens, des idées, de l’interaction des sujets actifs de l’histoire,qui ont façonné le caractère et l’image de l’Occident comme produit d’une longue osmose interculturelle. Par conséquent, la théorie/critique postcoloniale nous exhorte à regarder l’histoire au-delà du spectre des relations de cause à effet, à réfléchir sur le passé non pas comme un fait accompli statique qui enseigne et définit l’avenir, mais comme un élément vivant réimaginable et transformé, faisant écho aux besoins modernes de la présent. Comme l’a fait remarquer Benedetto Croce : « Chaque histoire est modernehistoire. »

Nicolas Tikhomiroff. Algérie. 1960

La guerre d’Algérie est depuis de nombreuses années un tabou pour la société française. Un exemple typique est le fait qu’il a été officiellement reconnu comme guerre en 1999. Jusque-là, les rapports officiels ont parlé d’ « événements » en Algérie ou d’ « opération de maintien de l’ordre », donnant un caractère de conflit interne. Les événements eux-mêmes ont divisé la société française, créant un environnement de guerre civile dans la métropole,une époque où les horreurs de la guerre se sont déroulées de l’autre côté de la Méditerranée. Le régime spécial qui a prévalu en Algérie, puisque depuis 1848 le pays fait partie intégrante de l’Empire français et non une colonie, a contribué à la poursuite de l’idéologie d’une guerre qui a été correctement décrite par plusieurs érudits comme « français-français ». Un million de colons européens (pieds-noirs) et environ 100 000 Algériens (Harkis) – qui ont combattu aux côtés des forces françaises – ont quitté l’Algérie en 1962 « de retour » à Metropolis. L’utilisation deles rapatriés à terme qui ont prévalu sont dans plusieurs cas problématiques, car beaucoup « retournent » dans un pays qu’ils rencontraient pour la première fois. Afin de pouvoir comprendre comment le cadre culturel de la France s’est formé dans les décennies qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous devons considérer les groupes sociaux présents dans la métropole à la suite des vagues migratoires imposées par la décolonisation. Les vétérans qui ont combattu en Indochine, français D’origine indo-chinoise, militaires de front algériens, pieds-noirs, Harkis, rassembleront leurs expériences, leur culture, leurs souvenirs, leurs images et leurs aspirations, en composant une société diversifiée qui tentera de s’intégrer dans les nouvelles conditions sociales et politiques.

Les blessures de la guerre seront une priorité des politiques de mémoire de l’État français, en recourant à la solution d’un oubli social imposé, conduisant à un collectifune amnésie qui durera plus de 30 ans. Personne ne parlait du passé coupable et traumatisant de l’Algérie. Un voile de silence couvrait la métropole française alors que le syndrome de Vichy a laissé place au « syndrome algérien ». Les décennies jusqu’en 1990 seront caractérisées par l’absence de toute commémoration de la guerre au niveau de la mémoire institutionnelle, à un moment où le traumatisme opprimé en tant qu’expérience, en tant que mémoire vivante et vivante, sera un élément clé de la constitution de l’identité des acteurs, tandis que la révocation de lale niveau des associations et des associations, par le biais de célébrations informelles par exemple ou dans le contexte de revendications collectives, contribuera à la formation de ces groupes en tant que communautés de mémoire. Comme le note Claire Eldridge : « le fait qu’un incident ne fasse pas l’objet d’une commémoration officielle ne signifie pas qu’il est vraiment oublié.

‘ Les années 90 jusqu’au milieu des années 2000 seront une période de processus intenses, de réflexion et de contemplation avec le passé colonial, tant en termes de reconnaissance institutionnelle que politique.ainsi qu’au niveau de la politique « du bas » découlant des revendications collectives des groupes sociaux, promouvant leurs demandes de compensation matérielle et de reconnaissance de leur contribution par l’État français. La chute des régimes socialistes existants en 1991 signifiera au niveau international une nouvelle ère dans laquelle les pays occidentaux seront appelés à faire face à leur passé traumatisant dans le contexte de la réconciliation nationale. En France en particulier, la mort de François Miterrand en 1996, l’ascension du premier ministre de Lionel Jospinen 1997 et la condamnation de Maurice Papon en 1998, créeront un terrain fertile pour les politiques de reconnaissance et d’intégration des groupes minoritaires. Les troubles survenus dans les camps de Harkis qui ont précédé (1991), la reconnaissance de la guerre d’Algérie en 1999, la question de la torture de l’armée française qui est revenue au public suite au témoignage de Louisette Ighilahriz en 2001 – qui a conduit au procès du général Aussareses – créeront un climat idéologique polarisation et densification du discours politique, dans lequel le traumatisme de la guerre sera enregistrépeu à peu dans le fantasme collectif. Les groupes sociaux et politiques de différentes teintes idéologiques et caractéristiques de classe (vétéran militaire, Harkis, pieds-noirs), parmi lesquels des partis politiques, cherchant à capturer leurs propres représentations du passé, laisseront leurs traces dans la sphère publique, intégrant dans leur discours les formes perceptuelles du passé. Dans chacun des cas ci-dessus, comme dans l’affaire Audin qui nous intéresse, la question est le discours du colonialisme etl’apport du passé colonial. Dans ce contexte de « guerres de la mémoire », le passé colonial « malléable » prend la forme du vaisseau historique qui l’entoure.

Le concept de « guerres de la mémoire » décrit à un premier niveau les processus par lesquels divers groupes sociaux et sujets d’action de l’histoire (ayant principalement connu des événements traumatisants) « choisissent » de se souvenir, de raconter, de transmettre aux générations suivantes leurs histoires, mais aussi d’exprimer leurs histoires. eux-mêmes à travers eux. Dans un deuxième niveau, les histoires se sont répandues dans la vie publique, créant un champ de confrontations idéologiques et de production de récits sur le passé, qui se reflètent dans les médias (presse, télévision, radio) et le discours politique, pénétrant dans le tissu social et formant la mémoire collective d’une société.

*****2 Marc Riboud. Algérie, Alger, juillet 1962

Dans le cas de la France, nous notons que les conditions historiques en constante évolution et la rapidité sociale et politiquedéveloppements ces dernières années (taux croissants d’extrême droite, attentats terroristes, incidents croissants de violence policière contre les groupes minoritaires), incite la société française à la recherche de causes plus profondes, plaçant les racines du problème dans le passé colonial. Le discours colonial (accablant ou nostalgique) fait partie du nouveau contexte historique, redynamisé et diffusé dans le discours public, non plus comme un traumatisme non guéri, mais comme une caractéristique culturelle qui englobe toutces voix et ces images du passé, formant peut-être un régime particulier d’une mémoire collective brisée.

Que signifient donc les actions du président Macron ?

Comme le dit Raphaëlle Branche dans une interview, l’écart entre ce que la communauté universitaire sait et ce que les dirigeants politiques reconnaissent. Au-delà de la partie morale de la justification qui offre/donne en quelque sorte l’admission officielle d’une utilisation systématiquetorture pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie, l’intérêt se tourne également vers l’importance de cette action au niveau du discours public. Une fois encore, la « guerre oubliée » la plus célèbre est peut-être l’objet de discussions.

Dans la communauté historique (probablement pas seulement) on savait ce qui était arrivé à Maurice Audin, car les pratiques de l’armée française en Algérie sont connues comme plusieurs fois dans le passé, la question de la torture avait été soulevée publiquement par des historiens qui ontmet en évidence la question en profondeur, comme Pierre Vidal — Naquet. Jusqu’à présent, cependant, l’État français n’avait pas officiellement reconnu les actes criminels des troupes françaises, car ce serait sous une forme oxymoron d’admission et d’excuses aux victimes, d’autre part en offrant l’honneur aux soldats tombés au combat et en reconnaissant leurs pratiques « héroïques » pendant la guerre.

*****3 Nicolas Tikhomiroff. Algérie 1960. Les unités et les soldats de la « Garde mobile » patrouillent dans les rues et vérifient tous les bâtiments à la recherche de suspects.

Les années précédentes, il avait une attitude de complicité implicite, qui, dans sa version la plus extrême, s’est exprimée sous la présidence Nicolas Sarkozy, qui, considérant que la France avait assez à supporter le « fardeau » du colonialiste, a déclaré : « Les atrocités ont été commises par les deux parties, la France ne peut regretter la conduite de cette guerre ». La première étape de l’affaire Audin a été franchie en 2014, lorsque le prédécesseur d’Emmanuel Macron, François Hollande, a officiellement reconnu que la mort de Maurice Audin s’est produite pendant sa détention par les autorités françaises.

La suiteest en cours d’écriture ces jours-ci. La décision Macron, qui fait partie de la mémoire politique, peut être l’occasion de produire des récits, des mots contradictoires et l’émergence de souvenirs de division ou de division du passé. Le passé traumatisant revient et entre dans le contexte social et politique du présent. Outre les effets évidents qu’il aura sur le plan politique, social et culturel ainsi que les processus qu’il peut initier, il est intéressant de voir comment les besoins du présent,Nos craintes, nos aspirations, les conditions sociales et politiques de l’époque façonnent notre relation avec le passé et la transforment. Par exemple, il s’agit là d’une hypothèse collective silencieuse d’un passé coupable et il est tout à fait différent que le passé coupable soit un élément constitutif de la mémoire officielle. Quels sont les récits et les discours qui sont articulés sur le passé colonial à l’occasion des développements actuels et comment les formes perceptuelles du passé s’intègrent-elles dans la rhétorique des partis ? Siet il est très prématuré de parler de l’effet de l’énergie du président français au fil du temps, mais nous allons essayer de décrire les conflits politiques qui commencent à émerger dans la presse, alors que les réflexes sociaux n’ont pas tardé à s’activer.

Dans la plupart des médias d’information et électroniques, la décision du président Macron a trouvé une réponse positive, parlant de restaurer la mémoire et la justice après 61 ans, applaudissant ses actions àcontre le passé « coupable » de la France, tout en redonnant l’image du pays sur la scène internationale. La plupart des hommages à l’affaire Audin et aux articles d’opinion ont été hébergés par les journaux Le Monde, L’Humanité et le magazine L’Obs. Les historiens, dont Benjamin Stora, Sylvie Thénault, Alain Ruscio, Raphaëlle Branche, ont salué l’évolution de la situation comme un grand pas en avant pour la France en ce qui concerne la reconnaissance officielle de la torture de l’armée française en Algérie. Une décision historique qui, combinée à l’accès aux archives de l’État, consistait à :ouvrent de nouvelles perspectives sur une question qui, depuis de nombreuses décennies, a occupé à la fois la communauté historienne et la société française elle-même. Avec enthousiasme, comme prévu, le Parti communiste français (Parti communiste français) a reçu les excuses de l’État français, Emmanuel Macron, à sa veuve Maurice Audin. Le GCR se bat depuis des décennies pour rétablir la vérité et souligner la faute de l’État français dans l’assassinat d’Audin. À travers ses pages, Humanité, qui a hébergé comme prévu tout à faitdes rapports, des articles et des hommages sur cette affaire ont salué l’évolution d’un climat de célébration, faisant référence à un geste historique, à une grande victoire pour tous ceux qui s’opposent au colonialisme, à une victoire contre le déni des décennies de reconnaissance des crimes commis par les troupes françaises.

Sur le plan symbolique, la reconnaissance est principalement prise par l’espace de gauche comme une justification, un hommage à la mémoire de tous ceux qui ont été torturés, disparus, perdus dans les camps et tués au nom d’un« guerre de paix féroce » comme Alistair Horne l’avait très bien décrit dans son œuvre emblématique. L’acte du président français est de perturber la mémoire collective de la guerre, en intégrant le recours à la torture dans le récit national officiel. Comme le souligne Sylvie Thénault, la reconnaissance indique en quelque sorte la condamnation du « récit officiel ».

*****4 Nicolas Tikhomiroff. Dimanche après-midi dans le quartier du Clos Salembier

Au contraire, l’ancien président et fondateur du parti d’extrême droite de « National » Front » (aujourd’hui « Alarme nationale »), Jean-Marie Le Pen, dans une interview à Le Point déclare : « Le président Macron n’a pas le mandat d’écrire l’histoire de la France ; le rôle du Président de la France n’est pas de se séparer, ouvrant les blessures du passé avec ses déclarations d’Emmanuel Macron fait un clin d’oeil à gauche et à l’extrême gauche Ceux qui sont morts sont morts, la France n’a pas à s’excuser définitivement parce que ce sont les jeunes de France aujourd’hui qui n’ont pas vécu ces événements, l’histoire était ce qu’elle était. »

À la même longueur d’onde, le La présidente de la « National Alert » Marine Le Pen, en prévision de la peur d’une division imminente, a déclaré au Figaro : « Maurice Audin cachait des terroristes du FLN qui attaquaient, Macron a fait un acte de division en pensant à flatter les communistes », puis demande : « À quoi bon ouvrir les blessures du passé ? »

*****5 Raymond Depardon. Algérie. Alger. 1961. L’OEA

L’incorporation des formes perceptuelles du passé est évidente dans le discours des parties. La figure narrative qui dirige le discours de la gauche prend la guerre d’indépendance de l’Algérie comme un acte de résistance à une guerre coloniale de prestige « sale », dans laquelle l’État français n’a pas hésité à utiliser des méthodes inhumaines, éveillant des souvenirs (et sans aucun doute des comparaisons) avec l’expérience antérieure du nazisme. La rhétorique de la droite et de l’extrême droite confère un caractère d’héroïsme, dans lequel le recours à la violence était plus qu’impératif, dans le contexte du devoir patriotique et des représailles contre lales actes terroristes du FLN (Front de libération nationale). Les dimensions positives du colonialisme sont un élément clé du « discours culturel » des partis conservateurs, dans l’effort de construire un passé « glorieux », reflétant les besoins contemporains de la société. C’est ainsi que la mission civilisatrice du XIXe siècle a trouvé une expression institutionnelle en 2005 comme proposition idéologique du parti conservateur de droite UMP (Union for a People’s Movement) par le biais du projet de loi Hamlaoui Mekachera.

L’ancien Premier Ministre de la France,(sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy), François Fillon et candidat à la présidence de la République auprès du Parti républicain ont déclaré en 2016 : « La France n’est pas coupable parce qu’elle voulait partager sa culture avec les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord ».

Bien sûr, la réaction la plus « évidente » aux déclarations du président Macron est venue d’une personnalité journalistique controversée qui provoque souvent Eric Zemmour avec ses positions. Dans une interview accordée à l’opinion, il a déclaré que : « Audin était un traître, qui méritait12 balles. C’était un gars qui était contre la France, qui aidait le FLN, qui aidait à tuer les Français. »

Les représentations du passé reposent sur la perception même du colonialisme en tant que phénomène, en mettant l’accent sur la période de décolonisation française (1945-1962), dont l’influence a été catalytique. Soit sous la forme de nostalgie d’un passé héroïque et glorieux d’une superpuissance jadis impériale, soit en tant que régime de gouvernement oppressif, par l’extermination naturelle des populations autochtonespuis en imposant des structures de pouvoir souveraines violentes.

Les récentes déclarations du président Macron sont sans aucun doute une étape positive tant en termes de mémoire personnelle (devoir moral envers la famille d’Audin) que de mémoire collective de la guerre, créant un « précédent », une « ressource » à travers laquelle le rappel du passé comporte des caractéristiques culturelles de le présent historique. La relation entre l’histoire et la mémoire est cruciale, tandis que le passé se convertit avec le présent dans un processus.interaction. Par conséquent, des décisions telles que le présent prévoient non seulement le dialogue public, mais intègrent les formes perceptuelles du passé, construction/reformulation des contextes sociaux à travers lesquels une société « se souvient ».

À Alger, comme nous le dit le jeune écrivain Kaouther Adimi, si vous descendez Larbi Ben M’hidi*, vous rencontrerez la place Maurice Audin. Ainsi, les souvenirs de deux personnes se croisent. De cette façon, en marchant dans le passé dans le centre d’Alger, on peut soulever leson regard et lu les noms sur les panneaux, rappelant dans sa mémoire les histoires correspondantes. De cette façon, l’histoire est mentionnée, fait l’objet de discussions, de discussions, d’accord ou de désaccord, et l’événement acquiert son historicité. Ainsi, le passé devient l’histoire. Alors que les « événements de l’Algérie » sont devenus la guerre, quelque chose comme celui-ci, la « fuite » ou la « disparition » de Maurice Audin devient un meurtre.

*****6 Nicolas Tikhomiroff. Algérie. Alger

Littérature sur l’Algérie :

Maurice Attia, L’Alger noir, Polis, 2008

Didier Daeninckx, Crime et mémoire, Polis, 2003

Joseph Andras, Pour nos frères blessés, Vingt-unième Publications,

2016 Kaouther Adimi, Nos richesses, Polis, 2018

Leïla Sebbar, La Seine était rouge, Paris, octobre 1961, Indiana University Press, 2008

Dalila Kerchouche, Mon Père de Harki, éditions de Seuil, 2003

Fatima Besnaci-Lancou, Fille de Harki, Les Éditions de l’Atelier, 2005

* Chef historique du FLN qui a été torturé et assassiné quelques-unsquelques mois avant Maurice Audin.